- GLACIATIONS PRÉCAMBRIENNES
- GLACIATIONS PRÉCAMBRIENNESGLACIATIONS PRÉCAMBRIENNESLa plus ancienne glaciation précambrienne serait connue en Afrique australe, au Witwatersrand. Cette formation à caractères glaciaires paraît comprise entre 2 160 梁 100 millions d’années (Ma) et 2 750 梁 150 Ma Bien que d’aspect tillitique (avec des galets à facettes et stries) et sous-jacente à des rythmites, qui pourraient être des varves (West Rand Shales), cette série n’est pas glaciaire d’une façon certaine. Elle n’a pas une grande extension latérale, quelque 250 kilomètres seulement, et elle ne semble pas connue ailleurs.Plus récente est la glaciation du Transvaal. Elle est connue sous forme de tillites au Griqualand et sous forme de conglomérats de plage, transportés et striés, au Transvaal. L’ensemble paraît compris entre 1 900 梁 150 Ma et 2 300 Ma En Amérique du Nord, la tillite de Gowganda, au Canada, contient des blocs et des galets glaciaires; elle surmonte un plancher glaciaire et elle est accompagnée de varves. Comme au Transvaal, cet épisode a un âge voisin de 1 900 Ma La tillite de Fern Creek dans le Michigan est comprise entre les âges de 1 700 et 2 500 Ma Toujours aux États-Unis, dans le Wyoming, les tillites de Medecine Bow métamorphisées seraient d’un âge analogue: entre 1 620 Ma et 2 700 Ma La nature glaciaire de ces dépôts étant admise, on ne peut envisager pour autant une véritable glaciation généralisée.En remontant dans le Précambrien, vers 1 500 et 750 Ma, plusieurs formations tillitiques se rencontrent en Amérique du Nord, en Afrique australe, centrale et occidentale, au Groenland, en Asie. Leurs âges respectifs se recoupent et sont déterminés à 梁 50 à 100 Ma près.La fin du Précambrien voit apparaître un grand phénomène glaciaire planétaire qui s’étend sur quelque 100 à 150 Ma; c’est la «glaciation éocambrienne», dont l’âge moyen est de 620-640 Ma En Australie, deux tillites sont de cet âge, dit Adélaïdien. En Afrique, on retrouve des formations glaciaires parfois exceptionnellement bien conservées. Dans le Sud marocain, en Mauritanie, les faciès morainiques, sables de lavage, argiles à blocaux ou micro-conglomératiques se trouvent mêlés à des varves et à des blocs striés; on note aussi, sur discordance de ravinement, la présence de planchers striés à cannelures, de roches moutonnées, d’alignements ainsi que de fractures en échelon. Dans la partie centrale de l’Afrique, l’imprécision est plus grande. En Afrique australe, la tillite de Nama (et peut-être celle de Numees, bien que plus ancienne) est à rattacher au passage du Pharusien (Néoprotérozoïque) au Cambrien inférieur (vers 570 Ma). En Amérique du Sud, on connaît sur une grande surface la série de Lavras, d’origine glaciaire bien établie. En Asie, en Chine, la tillite de Nantou est attribuée à la fin du Protérozoïque algonkien. À ce niveau, on retrouve en Corée, ainsi que dans le Jiangxi, dans le Yunnan et ailleurs, des formations semblables. En Sibérie, au Riphéen, se retrouvent des formations un peu plus douteuses mais d’aspect tillitique. En Europe, nous trouvons les célèbres tillites varégiennes de Scandinavie, situées entre 750 et 600 Ma Ce Varégien est caractérisé par des planchers glaciaires, des varves caractéristiques, des formations fluvio-glaciaires, le tout accompagné de vraies tillites. Au Spitzberg, à un niveau analogue, existent des formations semblables. Au Groenland, deux niveaux, rapportés au Varégien, sont réputés glaciaires. À la partie inférieure du Dalradien, dans les îles Britanniques, existent des niveaux tilloïdiques. En Normandie, dans le Briovérien, il y a des dépôts qui sont considérés comme glaciaires (tillites, varves, paratillites).La dernière des glaciations précambriennes semble donc avoir été un phénomène planétaire très étendu dans le temps mais polyphasé. Elle marque la limite entre le Précambrien et le Cambrien; la déglaciation s’accompagne d’une «explosion faunistique» très importante, avec l’apparition de quantités de familles nouvelles d’êtres vivants.
Encyclopédie Universelle. 2012.